13 févr. 2009

ENFERMES DEHORS

Posted by Yann On 2/13/2009 12:12:00 AM 0 tête(s) de smeg !

Ma rencontre avec Dupontel s'est faite avec Bernie. Film incroyable, débordant d'énergie, à l'humour noir ravageur, Bernie était un pilier, un film drôle aux personnages attachants. Depuis je ne voyais que Dupontel acteur. Ses rôles n'ont pas toujours été bien choisis (Fauteuil d'orchestre, grosse pouet bourgeoise à l'opposé total du travail de Dupontel sur Bernie et Enfermés dehors) mais il a toujours su humaniser ses personnages à travers un jeu d'acteur rarement vu chez un acteur français. Troisième film du réalisateur, Enfermés dehors allait-il confirmer avec Bernie (et Irréversible, Le Convoyeur et cie) que Albert Dupontel est un personnage hors norme dans le paysage cinématographique français ? Oui, mais avec des maladresses.

Enfermés dehors présente de nombreux points communs avec Bernie, notamment des personnages loufoques et des situations burlesques et fantaisistes tout droit hérités de Chaplin, Keaton et Tex Avery. Ainsi le personnage de Roland se prend toutes les saloperies inimaginables (au hasard : motard dans la gueule, gencives défoncées... j'en passe et des meilleures) et s'en sort pourtant toujours avec quelques gouttes de sang. Cet esprit cartoon, débridé et surréaliste fait merveille. De plus Roland, tout comme le Coyote semble suivre un chemin interminable et les épreuves ne font que s'accumuler.


Coyote et Roland, même combat masochiste ?


Enfermés dehors est cependant moins trash que Bernie. Finis les coups de pelle, les massacres, les idées déviantes à base de bébés dans une poubelle etc. Mais le film n'en est pas pour autant moins sage : drogue, tipex sur les dents, clients déviants dans un sex shop ... toutes les idées saugrenues sont présentes et donnent au film un caché d'interdit. Un film que l'on regarderait le samedi soir en cachète quand on a 10 ans.

Cependant, et c'est plutôt surprenant, il y a de nombreuses maladresses. Déjà, Dupontel peine a remplir ses 85 minutes de métrage. D'où l'ajout de scènes inutiles (le sex shop) ou ressassées (c'est bon on a compris que Roland gerbait après la drogue..). Et le scénario comporte pas mal de défauts narratifs : le patron qui devient gentil tout d'un coup, un mauvais enchevêtrement des différentes intrigues, le caméo de Jones et Gilliam, certes super drôle, mais un peu comme un cheveu sur la soupe, des choix musicaux hasardeux... C'est vraiment dommage, surtout que ces défauts étaient pour la plupart correctibles.

Mais on ne va pas faire la fine bouche devant un spectacle pareil, où l'énergie et le plaisir de Dupontel font rage et où on prend un pied d'enfer. Et rien que pour le regard de Dupontel sur la perche lors de la scène finale, ce film vaut tout l'or du monde.

Verdict : 8,5/10

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