Super 8 vs Attack the Block

Deux invasions Alien. Deux films-hommage

Ender's game

"We aren't just ordinary children, are we ? None of us."

Des fleurs pour Algernon

"Je savez pas que les souris été aussi un télijente"

Ce qu'ils en pensaient à l'époque (1)

Star Wars (1977)

Ben Bova et les planètes du Grand Tour

Les Ben viennent de Mars et les Bova de Vénus

30 nov. 2010

Posted by Yann On 11/30/2010 05:12:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Hero Corp


Une série de super-héros. Yeah ! Française. Ouch… Et pourtant, et pourtant.. le miracle se produit.

À la suite d’une guerre qui se déroula dans les années 1980, il fut décidé de créer une organisation afin de regrouper tous les Super-Héros et de maintenir un climat de paix : l’agence Hero Corp. Cette agence possède plusieurs sites secrets sur la planète, et nous trouvons, dans le département de la Lozère, les retraités, les mis au rancart, les démissionnaires, les démasqués, les pas-formés, les hors-normes. Coupés du monde, ils peuvent retrouver une vie calme et paisible. Vingt ans après, ce calme paisible vole en éclats lorsque The Lord, un Super-Vilain, réapparaît ! (wiki)

En voilà une idée casse-gueule qu’a eu Simon Astier, frère de, les histoires de super-héros n’étant jamais vraiment réussies autre part que sous format comic-book. Au cinéma, il y a les Spider-Man de Sam Raimi, Batman returns de Burton –et à la limite les Nolan-, les Indestructibles de chez Pixar, le Superman de Donner et dans une moindre mesure, le Hulk de Ang Lee et les X-Men de Bryan Singer. Et à la TV ? Heroes échoua au bout de quelques épisodes, Lois&Clark avait son petit côté kitsch pas désagréable mais qui fut aussi le principal défaut de la série, au même titre que Hulk avec Ferrigno, les Batman d’Adam West n’en parlons pas. Bref, à la TV il manquait une vrai œuvre divertissante, bien écrite et ambitieuse. Hero Corp est là.


Pourtant, ça n’était pas gagné. En effet la première saison traîne beaucoup en longueur en retardant la résolution de nombreux enjeux. De plus, le budget que l’on devine minimaliste (aux alentours d’1 million d’euros selon diverses infos sur internet) impose de nombreuses restrictions, comme les super pouvoirs. Mais il y a un côté attachant vraiment plaisant surtout que Simon Astier est loin de se foutre de notre gueule. Déjà, parce que la série est drôle et jamais cynique. On se marre quand on découvre le nouveau pouvoir de Captain acid, quand Captain Cold utilise son don, quand on découvre que les super-héros forment une sorte de société secrète se réunissant dans des galeries souterraines, quand on entend les noms francisés des personnages (Mique, Sten, etc.). Et le faible budget n’empêche pas Astier de vouloir une série ambitieuse, dès sa deuxième saison.

La nouvelle mouture de Hero Corp sent la maturité. L’écriture et la narrations sont plus travaillés. Les personnages développent un vrai background au fur et à mesure de l'histoire. Et, avec un budget similaire à celui de la première saison, Astier réussit à nous mettre beaucoup plus dans les mirettes au niveau Prod. Design. Plus drôle, plus ambitieuse, mieux écrite, cette saison 2 est vraiment enthousiasmante. Si bien que le cliff’ final nous déchire un peu le cœur, puisqu’on sait que la fin de l’histoire n’est pas pour tout de suite


24 nov. 2010

Posted by Yann On 11/24/2010 04:05:00 PM 1 tête(s) de smeg !

Doctor Who 2005-2009


Cette série relate les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps (Time Lord) originaire de la planète Gallifrey. Dans la première série, exilé par son peuple, il voyage à bord d'un TARDIS (Time And Relative Dimension(s) In Space, ou Temps A Relativité Dimentionnel Inter Spatial en français), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Particulièrement attaché à la Terre, il est régulièrement accompagné dans ses voyages par des compagnons, pour la plupart humains. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement britannique ressemblant à une cabine téléphonique), le système de camouflage étant resté bloqué. Comme tous les Seigneur du Temps, le Docteur a le pouvoir de se regénérer, ce qui explique sa capacité à changer de corps lorsqu'il est proche de la mort. Dans la seconde série, le Docteur est le dernier survivant de sa race, anéantie par la grande guerre du temps contre les Daleks, les pires ennemis du Docteur. (Wiki)

Je profite du 100ème message pour parler d'une mes séries préférées. Juste derrière BSG, c'est peu dire. Doctor Who c’est un peu le Star Trek d’outre-manche : une série de SF qui débute dans les années soixante, un long passage à la télévision, des spin-offs, une solide base de fan, des produits dérivés et fanfictions comme s’il en pleuvait, un récent redémarrage etc. Moins connu dans le monde que sa petite sœur, Doctor Who a cependant marqué toute une génération d’Anglais au point que même Neil Gaiman se prêtera au jeu de l’écriture pour un épisode de la saison 6.

Une série loufoque

La première fois qu’on s’attaque à Doctor Who, on assiste à une gallerie de monstres plastoc assez incroyable : Daleks, Cybermen, chien robot, aliens verdâtres, et j’en passe. Que les aliens soient nouveaux ou repris dans la longue mythologie de la série, Russel T. Davies réussit à en faire de vrais personnages, réussis autant psychologiquement que physiquement. Pour autant, on pourrait en rire si on était cynique : ils ont parfois une sale gueule (les Slitheen), un comportement légèrement kitsch (Aaaah ce bon vieux K9 –prononcez Kaye-naïe-ne) etc. Mais ils sont toujours attachants (aussi maléfiques soient-ils). Il est cependant regrettable que les meilleurs moments arrivent dès le début de la série. En effet, peut-être par volonté de bien faire, Russel T. Davies propose des épisodes trop fournis qui auraient eu leur place 2 ou 3 saisons après. On pense évidemment aux Daleks, qui semblent revenir inlassablement. Mais on se laisse porter par les aventures du Docteur et de ses compagnons occasionnels, à travers l’espace et le temps. La bonne humeur est omniprésente et les auteurs n’hésitent pas à aller à fond dans leur concept et aussi loin que les SFX le permettent ! On nous ballade de la fin de l’Univers à Pompéi (devinez quand), d’une planète inconnue au domicile d’Agatha Christie. On se promène avec la Reine Victoria (qui devient un loup-garou, au même titre que ses descendants), Van Gogh, Madame de Pompadour et Charles Dickens. On voit des fantômes, des zombies, des entreprises démoniaques, des robots géants, des monstres génétiquement modifiés, etc. Bref, Doctor Who, c’est du bonheur en barre pour tout spectateur aimant une certaine culture populaire et ayant gardé au fond de lui un peu de l’âme qui l’animait enfant. Tout comme Davies a su garder la sienne. Comment proposer sinon des épisodes aussi incongrus au premier abord ? Ya des abeilles géantes ! Mais merde ! Et puis ya de sacrés moments de SF...



Une série sérieuse

On retrouve cependant un certain nombre de thèmes plutôt adultes : perte de l’être cher, deuil, seconde guerre mondiale, politique, démembrement, zombification, enfant maltraité (épisode super flippant d’ailleurs), démons, dictature, fatalité, torture, monstres terrifiants etc. Bref, certains épisodes sont loin d’être joyeux et finissent de temps en temps sur une note horrifique ou triste. Tant et si bien que la série donnera naissance à une expression britannique. Ces thèmes, éclectiques, sont brassés continuellement au sein de saisons de qualité variables mais proposant toujours quelque chose de nouveau et d’intéressant à se mettre sous la dent au niveau des personnages. On pensera surtout au poids de la culpabilité et/ou de la responsabilité qui pèse sur les personnages. Le Docteur se sentira souvent tiraillé entre son désir permanent de sauver des innocents et son rôle de TimeLord. Et Russel T. Davies compte bien explorer toutes les pistes possibles amenées par de telles thématiques.



L’exigence du script

Russel T. Davies évite de tomber dans le piège de Star Trek, à savoir la planète de la semaine. Certes, chaque épisode apporte son lot d’époques du futur ou du passé, de mondes inconnus, etc. Mais ils sont tous, à divers degrés, imbriqués dans un gigantesque puzzle qui ne se résout parfois qu’en fin de saison, ou qui apporte une solution 2 saisons plus tard. Ces arcs scénaristiques sont peut-être la plus grande qualité de la série, chose que retiendra Steven Mofat à partir de la saison 5 lorsqu’il prendra le poste de Showrunner. Si la première saison met en place la thématique du temps avec classicisme mais toujours de façon appliquée et honnête, la saison 2 augmente le niveau et introduit Torchwood, sombre organisation oeuvrant pour la défense de la Terre contre les menaces extra-terrestres. La saison 3, la moins bonne, voit l’arc « Mr Saxon », dont les premières infos ont été innocemment distillées ici et là dès la saison précédente. Et si les épisodes avec Martha Jones sont parmi les moins bons, le grand final défonce sa reum (excusez du peu). Mais tout ceci n’était qu’une mise en bouche avant la saison 4, où les mots « continuité », « arc » et « cascade de Méduse » prennent tout leur sens. Meilleurs personnages (Donna est incroyable), plus drôle, plus émouvante, plus aventureuse, plus tout, la saison 4 semble être le chant du signe d’un Russel T. Davies en pleine possession de ses moyens. Et de faire un plaisir immense aux fans dans un final qui ressemble à une réunion de famille inespérée, et pourtant logique, sur fond de « Chant de liberté ».



Des personnages, des vrais

Quoiqu’on en dise, on retrouve un peu de nous en chacune des compagnes du Docteur. Elles ont toutes envie de voir autre chose, de partir à l’aventure. Donna Noble, encore une fois la meilleure compagne du Docteur, regrettera d’ailleurs amèrement son départ à la fin du Christmas Special 2007. Et c’est avec des étoiles dans les yeux (littéralement) qu’elle le rejoindra pour une saison complète et provoquera une mutation psychologique évidente chez le Docteur. Au départ présentée comme son côté opposé, elle deviendra son parfait complémentaire, celle par qui il peut renaître et qui lui fera voir la vie non plus comme une simple constante dans le temps. D’où la grosse amertume du final de la saison 4 (Journey’s end) où Davies nous lacère le cœur (et on redemande).



On pourrait évidemment pinailler sur plusieurs éléments. Outre quelques épisodes moins intéressants disséminés ici et là, il y a ces Specials, des TVfilms de 2009. Malgré un final de saison 4 qui a vraiment un goût de "Grand Final", la réalisation de ces épisodes longs ne sont qu’une transition de luxe et loupent le coche épique qu’on pouvait en attendre. Mais les scénaristes savent rendre tout cela intéressant (le final de Waters of Mars notamment).

C’est donc en proposant une imagerie et une galerie de monstre passionnantes, en adoptant une écriture ambitieuse et exigeante, en réussissant à retomber sur ses pieds malgré les imprévus de production (le départ de certains acteurs notamment) et sans prendre le spectateur pour un gros nul que Davies a plus que réussi son pari. Il a ressuscité une icône et de la plus belle des manières. Les Anglais ont de quoi être fiers. Nous en France, on l’attend toujours notre Docteur, notre Kirk. C’est pas demain la veille… Quoiqu'il en soit merci Russel. Et sache que Steven Mofat a parfaitement repris le flambeau. Mais ça c'est une autre histoire.



18 nov. 2010

Posted by Yann On 11/18/2010 09:50:00 PM 3 tête(s) de smeg !

Life on Mars


Le monde de l'inspecteur Sam Tyler va changer du tout au tout. Peu de temps après que sa petite amie ait été kidnappée par un serial killer, il est renversé par une voiture. Il se réveille en 1973... Devenu jeune inspecteur de police, il doit s'adapter à ce nouveau monde et découvre un lien entre un meurtre récent et le kidnapping de sa fiancée en 2006.

Avec un pitch comme celui-là, difficile de faire la fine bouche et de ne pas au moins vouloir jeter un œil au résultat. En effet, quoi de plus attractif qu’un bon voyage dans le temps ? Mais le résultat est assez différent de ce que l’on pouvait penser.

Il faut reconnaître que la série doit venir d’un amour des auteurs pour ces séries qu’on matait à la téloche le midi ou le dimanche entre deux chocolats chauds : Amicalement vôtre, Les rues de San-Francisco, Starsky et Hutch, etc. Ces programmes pullulaient et étaient multi-rediffusés, d’où des codes repris ici : portrait de deux flics aux méthodes opposées, enquête débouchant sur une course-poursuite, thématiques habituelles (drogues, kidnappings etc.)… Mais les auteurs n’oublient pour autant pas leur histoire principale et prennent souvent en compte le fait que Sam « vient du futur » (mais est-ce le cas ?). S’ensuivent des dilemmes moraux passionnants où Sam Tyler privilégie ses propres méthodes aux anciennes. Et loin d’en faire de la pure démagogie dégoulinante rempli de manichéisme, Matthew Graham, Tony Jordan et Ashley Pharoah se posent les bonnes questions et montrent les limites des deux méthodes de la police, l’une musclée, l’autre purement bureaucratique et dans les règles. C’est souvent l’alliance des deux qui permet aux personnages principaux d’arriver à résoudre les crimes.

Le show montre vite ses limites (les auteurs l’ont sûrement bien vite compris et se sont arrêtés au bout de 18 épisodes). Même si les personnages sont très bien développés dès le début, ils n’évoluent pas d’un iota et les épisodes sombrent vite dans la routine ronflante et répétitive. Oui on sait que Gene Hunt est un facho violent qui aime son équipe. On sait que Sam Tyler est pétri de valeurs morales et d’une volonté de bien faire. Sa relation avec Annie stagne pendant toute la série si bien qu’on se demande ce que les auteurs veulent en faire…

Les scénaristes sont cependant conscients qu’ils ont une histoire à continuer et terminer. Ils offrent pour chaque épisode des séquences hallucinatoires franchement bien foutus. En faisant de Sam un personnage largué dans un environnement qu’il ne connaît pas et en le confrontant à des « échos » de son passé/futur, on obtient des scènes vraiment réussies. Dommage cependant qu’à la manière d’un Doctor Who ou Torchwood les scénaristes ne sèment pas les graines d’une mythologie dans chaque épisode (vous pouvez mater le premier, le cinquième, le dixième et le dernier vous comprendrez tout) et oublient la « nécessité » (avis purement subjectif) de faire de chaque épisode une pierre à un édifice narratif.



Fiche série
CréateursMatthew Graham, Tony Jordan et Ashley Pharoah
Acteurs principauxJohn Simm et Philip Glenister
GenreSérie policère
Date de sortie2006-2007
Durée16 épisodes de 50 min env
Affiche originale



5 nov. 2010

Posted by Yann On 11/05/2010 11:59:00 PM 4 tête(s) de smeg !

Scott Pilgrim vs. the World


Ecrite par le Canadien Bryan Lee O'Malley, la série Scott Pilgrim voit le personnage du même nom tomber amoureux de l’Américaine Ramona Flowers mais devra, pour la conquérir, battre les sept ex maléfiques de la jeune fille (the seven evil exes, ça sonne mieux) qui se sont jurés de contrôler sa vie amoureuse. Dit comme ça, le pitch fait un peu con et pourrait tomber dans le n’importe quoi réalisé n’importe comment dans les mains d’un tâcheron (exemple innocent : Zack Snyder). Surtout que le matériau originel n’est pas des plus transcendant (énorme difficulté pour différencier les personnages, problèmes de rythme et il ne s’y passe pas grand chose) malgré quelques bonnes idées et une bonne humeur évidente. La présence d’Edgar Wright au poste de réalisateur modifie évidemment complètement la donne. Réalisateur de génie (matez Spaced si ce n’est pas encore fait) maniant la comédie avec brillo, fluidité et pertinence, il est de ces artistes qui nous fait aimer le cinéma. Après Shaun of the dead et Hot Fuzz débarque donc Scott Pilgrim vs the world, reprenant la trame générale (sauf le final, d'après ce que j'en ai entendu, le comic n'étant pas paru entièrement en France) du comic-book d’origine. Et on peut dire que c’est le pied total.

Reprenant à son compte, tout comme Speed Racer, les codes d’une certaine culture populaire (mangas, jeux-vidéo, musique, etc.), Wright prend le temps de dépeindre un tout nouvel univers cinématographique où s’entrecroisent le plus naturellement du monde des individus avec des pouvoirs, un univers où vaincre un ennemi te rapporte des pièces, où déclarer ton amour te fait monter un niveau, où les rires enregistrés d’un public résonnent à nos oreilles, où la notion d’espace et de physique sont bafoués (le coup des doubleurs) etc. Bref, cela ressemble fortement à des après-midi passés à lire des BD, jouer à la console ou regarder des tonnes de films. Et la force du film est d’être totalement fluide et naturel, et nous fait adhérer automatiquement. Et sa réalisation énergique et pertinente, déjà appréciée dans ses précédents travaux (mais un peu répétitive dans Hot Fuzz) est ici sublimée.

Niveau scénario, il y a quelques problèmes mineurs liés à la difficulté d’adapter une série de comic book en un film de moins de deux heures. Le plus important reste la place accordée à certains ennemis, trois d’entre eux étant un peu sous-exploités. Dommage. Mais c’est faire la fine bouche devant un sacré spectacle qui renvoie autant aux Wachowsky (ah ce fameux Ghost mode de Speed Racer) qu’à John Hughes (acception de soi et de ses erreurs, etc.).

Scott Pilgrim, c’est du bon. Mangez-en sans modération. Et au cinéma si-possible.


Fiche film
RéalisateurEdgar Wright
Acteurs principauxMichael Cera ; Mary-Elizabeth Winstead
GenreComédie ; Action ; Inclassable
Date de sortie2010 (US)
Durée1h52
Affiche originale


3 nov. 2010

Posted by Yann On 11/03/2010 02:59:00 PM 2 tête(s) de smeg !

Encarnação do Demônio / Embodiment Of Evil



Réalisés et interprétés par le brésilien José Mojica Marins, A Minuit J'emporterai ton Âme (1964) et Cette nuit, je m'incarnerai dans ton cadavre (1967) introduisaient Zé do Caixão (Coffin Joe, pour les anglophones), croque mort hallucinant et halluciné, déclamant de la pseudo-philosophie tout en blasphémant à la face des spectateurs brésiliens, à l'époque absolument scandalisés par ce personnage haut en couleur (et n'hésitant pas à dévorer de la viande le vendredi saint, quelle décadence !).

Il suffit de parcourir rapidement les sites qui lui sont consacrés pour se rendre compte que José Mojica Marins est tout aussi fêlé que son personnage, n'hésitant pas à enterrer vivants ses acteurs ou à les menacer sur le plateau. Dans une interview, il dit faire passer des tests de courage aux acteurs afin de savoir s'ils ont les cojones (enfin, ce sont surtout les actrices qui morflent, en fait...) de tourner dans ses films. Rumeurs fondées ou pas, tout cela participe à la création d'une aura mystérieuse et effrayante planant autour de l'auteur aux ongles longs.

Après avoir réalisé une tripotée de films d'horreur et/ou déviants (on lui doit un film sur l'enfer de la drogue, banni au Brésil durant 18 ans), il met un terme à sa carrière de réalisateur en 1987, après avoir réalisé deux "classiques" -si j'en crois ce qu'on raconte sur le net- de la sexploitation, 24 Horas de Sexo Explícito (1985) et 48 Horas de Sexo Alucinante (1987). (ndY : ah tiens, ça je connais).

Ce n'est qu'en 2006 qu'il entame le tournage du dernier film de la trilogie Coffin Joe, 39 ans après l'épisode précédent. Les temps ont changé et José Mojica Marins remet au goût du jour un script qu'il avait rédigé à l'époque... On y découvre un Zé do Caixão croulant en prison depuis 40 ans et arrivant à la fin de sa peine, prêt à ré-intégrer la vie en société... C'est dans un univers transformé, une favelas contrôlée par les gangs et des flics brutaux, que Zé va poursuivre sa quête: trouver une femme pour perpétuer sa lignée...

Encarnação do Demônio est une véritable petite pépite, un véritable film d'horreur, moderne dans la forme mais lorgnant vers les années 60 dans le fond, en bien plus osé visuellement et thématiquement. Encarnação do Demônio propose un spectacle macabre et blasphématoire, bourré de séquences hallucinantes, semblant parfois sortir d'un Fulci sous acide, et porté par un Coffin Joe théâtral et grand guignolesque, interprété par un Marins au meilleur de sa forme !

Même s'il présente quelques petits défauts, au niveau des transitions entre les scènes ou du jeu de certains acteurs (le prêtre, nom de dieu !), Embodiment of Evil fait partie de ces films à qui on pardonne tout tant ils nous semblent sincères et réalisés avec les tripes.

A 73 ans, José Mojito Marins fait la nique aux torture-flicks pour djeunz grâce à son film délicieusement macabre et bourré de scènes Fulci-Style, à la limite du "gore-poétique" (certains passages m'ont également fait penser au Dellamorte Dellamore de Soavi) et propose une métaphore de la censure intelligente, via son personnage de Coffin Joe, traqué par la police et l'Église... Mais "les images sont immortelles" et Zé do Caixão, même traqué, continuera à hanter les cauchemars des fanatiques de cinéma horrifique !

Fiche film
RéalisateurJosé Mojica Marins
Acteur(s) principal(aux)José Mojica Marins
GenreHorreur
Date de sortie2008 (Brésil)
Durée94'
Affiche originale


Posted by Yann On 11/03/2010 09:02:00 AM 3 tête(s) de smeg !

Editorial

Après plusieurs mois d'inactivité, Demiurgeek reprend vie, pour longtemps je l'espère. Mais pas mal de choses ont changées. La nouveauté la plus importante est l'apparition de deux nouveaux rédacteurs, Fabien et Romain. Le premier est un mordus de cinéma bis à base de monstres caoutchouteux et de musique Dark ambient. Mais attention, si vous le secouez trop fort, vous pourriez bien faire apparaître une véritable fleur bleue. Quant à Romain, c'est un fan de David Lynch (même s'il ne sais pas trop pourquoi) et super-héros (surtout Georges Clooney et ses fesses dans Batman et Robin). Bref, ce dynamique duo se joint à moi pour écrire des articles, non plus exclusivement sur le cinéma et les séries, mais sur tout type d'art. En effet, si on prend le titre du blog au pied de la lettre (un démiurge est un créateur, un geek est un passionné - pour faire court), nous nous devons d'être exhaustifs dans les thèmes traités, nécessité à laquelle je manquais auparavant. Viendront donc les posts sur les films, les séries télé, la musique, la littérature, les bande-dessinées etc. (et pourquoi pas les opéras et pièces de théâtres si l'envie nous en prend). Mais attention, pas d'article à l'égo surdimensionné, pas de catégorisation immédiate et idiote des genres, pas de textes faciles et aigris. Nous sommes trois collègues geeks voulant surtout faire partager leurs coups de coeur et leurs coups de gueule, sans pression, avec juste la volonté de partager et de connaître d'autres univers. Bref des geeks.

2 nov. 2010

Posted by Yann On 11/02/2010 07:31:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Le monstre




Une fusée fait un atterrissage plutôt chaotique en rase campagne. Les militaires arrivent bientôt sur place, suivis par le fameux physicien Bernard Quatermass et ses assistants, et une femme qui se trouve être l'épouse de l'un des passagers de l'engin spatial...

Premier volet de la trilogie Quatermass (3 serials, puis 3 films dont le métrage de Val Guest fait partie, puis un remake en direct par la BBC avec Jason Flemyng et David Tennant), le monstre est un film fantastique vraiment bon. Préfigurant La mouche et pas très loin de Invasion of the Body Snatchers, dont il partage une certaine paranoïa, le film propose un gothisme et un côté lovecraftien qui a tout pour nous plaire. Parfois flippant (notamment l'interprétation de Richard Wordsworth) et toujours sérieux, le film de Val Guest ne faiblit jamais dans son rythme et son image en N&B joue pour beaucoup dans le charme et l'ambiance de ce Quatermass Xperiment. On retiendra également le personnage de Quatermass, physicien autoritaire et légèrement arrogant, qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, même s'il doit refaire ses expériences dangereuses et sacrifier des Hommes... On pourra rechigner devant quelques défauts (on a tendance à nous répéter souvent les mêmes choses, un final expéditif, quelques incohérences pas méchantes) mais ce serait bouder son plaisir et ne pas profiter de séquences énormes (la caméra, longtemps avant la scène de flippe totale de Signes). C'est du bon.

Fiche film
RéalisateurVal Guest
Acteurs principauxBrian Donlevy
GenreSF
Date de sortie1955 (UK)
Durée90'
Affiche originale

1 nov. 2010

Posted by Yann On 11/01/2010 07:49:00 PM 0 tête(s) de smeg !

I'm back motheufeuckeu !



Allez hop, on reprend sur de bonnes bases. Modification du style du blog. Suppressions des postes inutiles. Volonté de bien faire (c'est à dire, des bons articles cette fois). On commence avec un article sur la série Doctor Who (bientôt en ligne, avant décembre ... 2011 !), sur Tintin (et les bouleversements artistiques qui s'en suivent) et de nombreux autres. J'espère trouver temps, courage et envie de continuer ce blog (surtout le temps en fait).

14 mars 2010

Posted by Yann On 3/14/2010 10:47:00 AM 0 tête(s) de smeg !

Apatowesque






J'ai regardé coup sur coup Funny People et Knocked Up de Judd Apatow. Alors que je m'attendais à des comédies grasses et drôles, je me suis retrouvé face à deux films très émouvants voire carrément déprimants.

Ainsi Funny People est un drame, un vrai. Son titre ironique raconte en fait la vie pas forcément drôle des gens qui le sont, eux (ou du moins, qui essayent de l'être). George Simmons (Sandler) est un comique ultra-reconnu qui enchaine les succès aux USA mais dont la vie sentimentale, sociale et artistique est au point mort. Cette mort pourrait bien se matérialiser car on lui annonce bientôt qu'il est atteint d'une leucémie et qu'il a très peu de chance de s'en sortir. Egocentrique et capricieux, l'annonce de sa maladie quasi-incurable lui fait prendre conscience qu'il a peut-être intérêt à changer. Sa rencontre avec Ira, jeune comique pétris de doutes et terrifié, va lui faire prendre un tournant. Filmé avec sobriété par un Apatow qui se met à nu (et ce dès la première séquence), Funny People est un long-métrage terriblement mélancolique et attachant, qui parle avec pertinence et amour de ces personnes à qui l'on demande constamment de nous faire rire, au point de les rendre névrotiques ou d'occulter les problèmes dont ils nous parlent. (les scènes de stand-up sont à ce titres criantes). De là à y voir un récit quasi-autobiographique, il n'y a qu'un pas que je franchirais volontiers.

Plus léger, Knocked up (En cloque mode d'emploi en français) parle de paternité et de responsabilité. Encore une fois, sous la caméra d'Apatow, le film se donne des aparats de comédie drôle (ce qu'il est parfois) mais en revient toujours à parler de sujets importants et sérieux. On passe donc du rire à l'émotion en un claquement de doigt, et c'est ça qui fait d'Apatow, un réalisteur important du cinéma actuel.

24 févr. 2010

Posted by Yann On 2/24/2010 05:19:00 PM 0 tête(s) de smeg !

I'll be back

Un poste pour ne rien dire. Enfin presque. Mon semestre s'est terminé, les cours, les exams et le projets avec. J'ai du temps pour voir toute sortes de films (et même 5 saisons de Friends en moins de deux semaines, c'est dire !).

Bref, coming soon on Demiurgeek :
The fall
Rec 2
Agora
Mr Nobody
Les griffes de la nuit
Invictus
500 jours ensemble
L'île aux pirates
Les yeux sans visage
L'effet papillon
Tempête de boulettes géantes
Freddy 2

4 janv. 2010

Posted by Yann On 1/04/2010 06:20:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Halloween 2 (Rob Zombie)



Après le sympathique (mais un peu raté dans une seconde partie trop fidèle au chef d'oeuvre de John Carpenter) Halloween, premier du nom (enfin... premier remake), Rob Zombie retourne à Haddonfield pour terroriser une Laurie Strode déjà bien traumatisée. Alors qu'il avait promis de ne pas réaliser cette suite, c'est avec surprise qu'on apprend successivement, en quelques mois seulement, l'arrivée de Zombie, la rédaction du scénario, le tournage et la sortie du film au USA (en France, il faut attendre une prochaine édition DVD). Les critiques sont très mauvaises mais le film rentre dans ses frais (15 millions de budget, 33 de bénef brut). Avec toute cette mauvaise presse, il y avait de quoi s'inquiéter, surtout que ce film était l'occasion pour Zombie de réaliser son Halloween en s'affranchissant enfin du Halloween original. Heureusement, le film tient largement la route.

Halloween 2 prend place directement après le premier et livre une première demi-heure glauque à souhait et plutôt flippante : Laurie est à l'Hôpital et Michael la pourchasse. S'ensuit l'intrigue générale du film qui fera crier certains afficionados de Myers : Michael n'est plus le boogeyman ultime, la figure du Mal, le Diable en personne, c'est "juste" un gros taré impressionnant. Laurie quant à elle vire dans la psychose (elle suit d'ailleurs une thérapie) et rend folle Annie, chez qui elle vit. Rob Zombie en profite pour choisir une voie complètement différente et remplit son film d'ésotérisme. Ainsi, Michael est persécuté par des visions de sa mère (très très belles images au passage) qui lui ordonne de tuer (et oui Michael n'est qu'un pantin d'une force supérieure...). On pourra cependant regretter que Zombie possède la finesse d'un phacochère : entre enfoncer le coup du cheval à coup de massue dans la tête du spectateur et répéter 50 fois la scène avec Sherry Moon Zombie (c'est bon, on a compris Rob), une redondance légèrement relou pointe le bout de son nez. Mais ce n'est rien dans un métrage très réussi, métrage où Rob Zombie en profite pour dézinguer les psychiatres en faisant de Loomis un personnage de "méchant" - va encore y avoir des cris d'ayatollahs. Bref, une bien bonne surprise.