Super 8 vs Attack the Block

Deux invasions Alien. Deux films-hommage

Ender's game

"We aren't just ordinary children, are we ? None of us."

Des fleurs pour Algernon

"Je savez pas que les souris été aussi un télijente"

Ce qu'ils en pensaient à l'époque (1)

Star Wars (1977)

Ben Bova et les planètes du Grand Tour

Les Ben viennent de Mars et les Bova de Vénus

27 déc. 2009

Posted by Yann On 12/27/2009 10:05:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Explorers



Gremlins, film de Joe Dante précédant Explorers, présentait déjà la boulimie filmique extrême du réalisateur (films fantastiques ou non). Explorers ne déroge pas à la règle et va même jusqu’à proposer un propos allant à l’encontre de ce qu’on aurait pu attendre, mais néanmoins intéressant.

Le film suit Ben, jeune cinéphile dont les rêves lui permettent, avec l’aide de deux amis, de construire un mini vaisseau spatial. Cet engin le conduira tout droit vers son rêve : des aliens. Mais la réalité est largement plus décevante. En effet, les trois garnements rencontrent deux E.T. (Wak et Neek) qui observent les Hommes depuis pas mal de temps par le biais de la télévision et ont donc appris leur langage. Cependant, la discussion entre les deux espèces se révèle impossible, les extra-terrestres ne pouvant répondre que par le truchement d’images et de sons de la TV. Ne pouvant discerner la réalité de la fiction, ils se montrent incapables d’avoir une véritable conversation et les avantages qu’en retireront chacun seront minimes. Sans compter la véritable « nature » des Aliens, réalité très décevante pour Ben, loin de ce que lui ont montré ses films et ses rêves. C’est ici que prend forme le véritable propos de Joe Dante. Ben est en quelque sorte « l’ancêtre », ou la vision jeune de Wak. En effet, il se révèle lui-aussi incapable de mener une discussion sans faire référence à un de ses films préférés (voir le début du film à ce propos). L’Alien représente donc le futur hypothétique de Ben, dans le cas où sa boulimie de films aurait empiré. Dante met donc en garde toute une partie des cinéphiles : le rêve est tellement beau que la retour à la réalité est très difficile, et il deviendra de plus en plus difficile de faire la différence entre la fiction et la réalité.

Venant d’un auteur comme Dante qui a toujours montré amoureusement son acharnement pour le cinéma, cette vision relativement pessimiste de la cinéphilie (et du rêve de façon plus générale) peut paraître déconcertant de prime-abord. Pourtant, à y réfléchir, c’est une des morales les plus intelligentes provenant d’un cinéphile véritable.

On retrouve également dans Explorers ces petites piques vers l’Amérique que l’auteur affectionne tant. Par exemple, le nom du vaisseau sera « Born in the USA » d’après le carton musical de Bruce Springsteen, tel Reagan en faisant son hymne musical lors de la campagne présidentielle. Or, la chanson de Springsteen est tout sauf patriotique. De plus, il lance une grande preuve d’amour envers les enfants, seules personnes capables d’accomplir leurs rêves, aussi fous soient-ils (et quoiqu’en disent les adultes de l’époque, et de maintenant).

Bref, Explorers est un très bon film (si on parviens à la suspension d’incrédulité, le vaisseau spatial se construisant plutôt… rapidement), au propos intelligent, surtout venant d’un auteur dont on ne suspectait pas le recul cinéphilique. Il réitérera ce recul avec Gremlins 2, énorme parodie du premier dans lequel il reprend tous les défauts de son conte de Noël (« Mais s’il leur reste un morceau de viande entre les dents, et qu’ils le mangent après minuit ? »)

23 déc. 2009

Posted by Yann On 12/23/2009 10:22:00 AM 0 tête(s) de smeg !

Sang

Je profite de ce 100ème billet pour vous souhaiter à tous un joyeux noël et de bonnes vacances. Je pars quelques jours dans un lieu sauvage sans Internet (mais avec quantité de films à regarder). On se retrouve la semaine prochaine.


22 déc. 2009

Posted by Yann On 12/22/2009 09:34:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Reviews (3)

Je rattrape mon retard et je visualise un maximum de films.




STAR TREK XI
Les Star Trek de la première série TV et le film de Robert Wise (ainsi que certains de la saga Ciné) étaient de véritables morceaux d'intelligence, parlant de l'Homme d'aujourd'hui tout en étant un gros plaisir Geek. Seule Battlestar a réussi à reproduire cette alchimie particulière. Le Star Trek d'Abrams se contente d'être un space opera joussif et sans temps mort. On espère que le second épisode aura un scénar plus poussé.

LA-HAUT
Un film qui met en scène un gamin embêtant, un vieux grochon, une créature préhistorique et un chien qui parle, qui nous fout la larme à l'oeil au bout de 10 minutes et nous met sur les rotules après 80 minutes de pur bohneur. On appelle ça du grand cinéma.

HIGHLANDER
Près de 10 ans après ma dernière vision, ce film qui a bercé mon enfance se prend un sacré coup dans la gueule, et pas seulement à cause du temps qui passe. Narration chaotique (on passe entre les époques tellement souvent que les personnages ne sont pas suffisamment développés et les ellipses narratives sont un peu chiantes à la longue), manque de cohérence et de détail sur les immortels, etc. Mais bon, c'est Highlander quoi. Ca vaut largement mieux que le deuxième épisode et la série TV. Pour une fois qu'un remake est justifié.

PRINCESS BRIDE
C'est bien (c'était la critique construite et exhaustive de votre serviteur).

THE CELL
Juste avant de voir The Fall (encensé un peu partout), je me devais de voir le premier essai de Tarsem en tant que réalisateur. Si le résultat n'est pas extraordinaire, il révèle cependant un talent pour l'image (et sa symbolique) plutôt bon. Ainsi, Tarsem parvient à composer des tableaux (magnifiques) purement cinématographiques (qui m'ont rappelé Kagemusha de Kurosawa) dans lesquels sont injectés des métaphores bibliques (Stargher devenant une sorte de martyre qui a pris sur lui les maux et travers de l'Homme). Mais The Cell souffre de deux défauts : J-Lo et l'histoire Policière. Si la chanteuse portoricaine n'est pas catastrophique dans le rôle de Catherine, elle peine à donner un semblant de profondeur et se révèle ridicule dans le final du film. L'histoire "réelle" souffre elle d'un défaut purement narratif et ne fait clairement pas le poids face à un univers fantastique relevant clairement de Dali. Tarsem a choisi son camp malgré les efforts de Vaughn pour nous faire croire à son personnage. Bref c'est bien, mais on pouvait en attendre mieux.

20 déc. 2009

Posted by Yann On 12/20/2009 04:45:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Avatar



Avant de commencer la chronique du film le plus attendu de l'année, j'aimerais juste parler un peu de l'Imax. Imax est un format de pellicule plus grand que la pellicule traditionnelle. Ainsi, alors qu'un film ordinaire est "imprimé" sur pellicule dite 35mm, un film Imax a été conçu pour une pellicule 70mm. La taille est doublée, la résolution plus importante. Ainsi James Cameron a tenu a réaliser son film en Imax. Avatar devient dont le tout premier film en Imax entièrement conçu pour ce format (après les quelques séquences disséminées au sein d'Harry Potter 6, de Transformers 2 ou de The Dark Knight). Autant dire que la vision du film sur un écran de ce type procure un réel plaisir et est un évènement en soi. En France, seul le Gaumont Disney Village de Marne-La-Vallée propose le film dans son format d'origine (rappelons que les cinémas proposant Avatar en 2.35, en 3D ou pas, proposent le film recadré comme le montre l'image ci-dessous). Bref, voir Avatar dans le format initial est un parcours du combattant. Et avec les grèves, c'était pas gagné d'avance.






2 mois avant la sortie d'Avatar, alors que le buzz commence à battre son plein, et que l'Avatar Day a vu un nombre incroyable de commentaires positifs débouler sur le toile (alors que le Teaser n'était pas des plus excitant), les mots revenant dans la bouche des critiques et autres analystes de cinéma étaient "film le plus cher", "hollywood", "schtroumpfs", etc. Aucun d'eux ne parlait vraiment de "bonne histoire" (et ne parlons pas de Performance Capture, honteusement cachée par le marketing, laissant un Cameron frustré de voir cette révolution technologique rester dans l'ombre du "phénomène 3D"). S'attendant ainsi à voir un film révolutionnaire de tous les côtés (ce qu'Avatar n'est pas), plusieurs critiques sortent déçus de la projection de presse, qualifiant de simpliste une histoire certes connue de tous, mais simple et universelle, et dont le traitement par James Cameron fait des merveilles.

Car oui, il faut bien avouer que le fond d'Avatar n'est pas des plus originaux (le mythe de Pocahontas, l'amour de la fille du chef de la tribu, la rivalité avec le frère et futur chef, etc.) mais Cameron fait fort et crée un univers totalement nouveau et vaste, en s'inspirant de ses diverses lectures SF, crédible, chose que l'on avait pas vu depuis, disons, 1977. Il s'inspire également de mythologies (note aux Réacs : les belles histoire, c'est grâce à ça) pour créer une belle histoire parlant à notre inconscient collectif en citant implicitement des textes religieux pour parler des Avatars, ceux-ci étant originellement les incarnations de divinités sur Terre. Ils sont d'ailleurs surnommées Les marcheurs de rêve, habritant, selon les Na'vis des démons. Le réalisateur d'Aliens n'oublie cependant pas d'insuffler ses thématiques récurrentes : une femme forte, une belle histoire d'amour, des mécas (et accessoirement, des scènes de bataille de folie) etc. Et n'oublions pas Pandora, planète magnifique, composée d'une faune et d'une flore magnifiques et cohérentes.



Enfin, sa réalisation fait merveille, entre sobriété et symbolique légère. Ainsi, la comparaison cinématographique (concept qui échappe malheureusement à beaucoup de critiques) entre la crémation du frère de Jake et la pénétration dans l'Avatar est simple mais efficace et plus parlante que 50 lignes de dialogue. Souhaitant nous immerger (note aux Réacs : la 3D ça sert à ça), il développe ainsi une nouvelle technologie, composée d'une Percap toute jeune, d'Imax et de 3D. Celle-ci est donc totalement justifiée et nous convie à fouler le seul d'un nouveau monde. Il est vrai que Cameron a tendance a surligner les propos déjà clairs du film par des phrases inutiles ("Une vie s'achève, une autre commence"). Mais c'est un menu défaut face à un film fait pour retrouver son âme d'enfant, où Cameron nous immerge dans un monde fascinant et travaillé (voir Le guide d'Avatar, où Pandora est développé jusque dans la sexualité des Na'vis) et termine son film avec 30 minutes épiques et barbares nous laissant sur le cul à la fin de la séance. Et c'est peut-être pour ça qu'on l'aime James.

Et puis, la PerCap c'est l'avenir (mais ça ne va pas plaire à ceux qui tournent des films avec 3 acteurs qui parlent en buvant un café pendant 2h30).