2 sept. 2009

PERFORMANCE CAPTURE

Posted by Yann On 9/02/2009 08:14:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Pour ceux qui l'ignorent encore (et c'est compréhensible vu le peu d'articles relayés par les médias), une jolie révolution s'opère dans le cinéma. J'ai nommé la performance capture. Je confondais au début avec la Motion capture, qui n'en est qu'une composante. Aussi je ne voyais pas vraiment pourquoi certains s'excitaient. Quand j'ai appris que Cameron, Spielberg et Jackson étaient comme des enfants (véridiques) quand ils ont découvert cet outil (sans compter Zemeckis, le parrain de la méthode, Fincher et autres) et que Dupuy, Bordas et Djoumi s'y intéressaient de près, ma curiosité a été titillée. Et puis le prochain film de Wright, qui s'annonce dantesque, a recours à cette nouvelle méthode. Lorsque j'ai découvert les tenants et les aboutissants de la Percap, une seule chose m'est venue à l'esprit : "Putain d'Frak de sa mère la tepu !". Et j'ai compris la pertinence du mot "révolution". Car une chose fondamentale change avec la percap : la façon de faire un film.

Dans un premier temps il ne faut pas confondre Motion capture (mocap) et Performance Capture (percap), l'une étant une composante de l'autre. La motion capture est le fait d'enregistrer les mouvements des acteurs dont le corps est envoyé sur PC en mode "fil de fer" puis transformé à loisir par les graphistes numériques. L'intérêt est multiple. Déjà l'acteur n'a aucune limite que ce soit de temps, de lieu, de marquage et de jeu. On est dans le pur théâtre et ils peuvent se donner à fond sans être emmerdé par les "cuts !" successifs nécessaires à la fabrication d'un plan de quelques secondes. Les scènes jouées sont entières. De plus, plus besoin de maquillage, de costumes... l'équipe n'attend plus des plombes l'acteur pour commencer à tourner.

Venons-en ensuite à la performance capture en elle-même. L'ordre de tournage s'en trouve modifié puisque le réalisateur pense à sa réalisation après avoir tourné. Il n'a plus besoin de penser au millimètre près chaque plan pour économiser du temps et de la pellicule. Après avoir démarré la production design, les infographistes (si c'est comme ça qu'on les appelle, je ne suis pas expert), construisent les décors numériques. Sauf qu'à l'inverse d'une production ordinaire bardée de CGI, ce sont les acteurs qui sont intégrés dans un ensemble, et non plus les décors construits autour de l'acteur ayant joué devant un fond vert. Le réalisateur voit directement le résultat PENDANT le tournage sur son écran. Et grosse nouveauté, il peut modifier tout ce qu'il veut, que ce soit un élément du décor ou carrément la place de la caméra VIRTUELLE (avec un joystick... énorme !) afin de construire tranquillement son film après le tournage en bougeant le décor comme il veut. Un peu comme si Les Sims devenaient un film en fait.

Regardez cette vidéo. Deux séquences sont intéressantes. La première dure quelques secondes au début. Vous voyez Ray Winstone jouer. Remarquez que la caméra ne bouge pas d'un poil. Regardez ensuite le rendu à l'écran. A la 6ème minute, vous voyez carrément la méthode en direct avec Zemeckis qui gueule "Cut"... en salle de montage !



Voici une photo de Avatar en tournage (énorme métaphore du procédé de la percap ce film...), suivie d'une photo du tournage de la scène. Vous remarquez quelque chose ?



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