Gremlins, film de Joe Dante précédant Explorers, présentait déjà la boulimie filmique extrême du réalisateur (films fantastiques ou non). Explorers ne déroge pas à la règle et va même jusqu’à proposer un propos allant à l’encontre de ce qu’on aurait pu attendre, mais néanmoins intéressant.
Le film suit Ben, jeune cinéphile dont les rêves lui permettent, avec l’aide de deux amis, de construire un mini vaisseau spatial. Cet engin le conduira tout droit vers son rêve : des aliens. Mais la réalité est largement plus décevante. En effet, les trois garnements rencontrent deux E.T. (Wak et Neek) qui observent les Hommes depuis pas mal de temps par le biais de la télévision et ont donc appris leur langage. Cependant, la discussion entre les deux espèces se révèle impossible, les extra-terrestres ne pouvant répondre que par le truchement d’images et de sons de la TV. Ne pouvant discerner la réalité de la fiction, ils se montrent incapables d’avoir une véritable conversation et les avantages qu’en retireront chacun seront minimes. Sans compter la véritable « nature » des Aliens, réalité très décevante pour Ben, loin de ce que lui ont montré ses films et ses rêves. C’est ici que prend forme le véritable propos de Joe Dante. Ben est en quelque sorte « l’ancêtre », ou la vision jeune de Wak. En effet, il se révèle lui-aussi incapable de mener une discussion sans faire référence à un de ses films préférés (voir le début du film à ce propos). L’Alien représente donc le futur hypothétique de Ben, dans le cas où sa boulimie de films aurait empiré. Dante met donc en garde toute une partie des cinéphiles : le rêve est tellement beau que la retour à la réalité est très difficile, et il deviendra de plus en plus difficile de faire la différence entre la fiction et la réalité.
Venant d’un auteur comme Dante qui a toujours montré amoureusement son acharnement pour le cinéma, cette vision relativement pessimiste de la cinéphilie (et du rêve de façon plus générale) peut paraître déconcertant de prime-abord. Pourtant, à y réfléchir, c’est une des morales les plus intelligentes provenant d’un cinéphile véritable.
On retrouve également dans Explorers ces petites piques vers l’Amérique que l’auteur affectionne tant. Par exemple, le nom du vaisseau sera « Born in the USA » d’après le carton musical de Bruce Springsteen, tel Reagan en faisant son hymne musical lors de la campagne présidentielle. Or, la chanson de Springsteen est tout sauf patriotique. De plus, il lance une grande preuve d’amour envers les enfants, seules personnes capables d’accomplir leurs rêves, aussi fous soient-ils (et quoiqu’en disent les adultes de l’époque, et de maintenant).
Bref, Explorers est un très bon film (si on parviens à la suspension d’incrédulité, le vaisseau spatial se construisant plutôt… rapidement), au propos intelligent, surtout venant d’un auteur dont on ne suspectait pas le recul cinéphilique. Il réitérera ce recul avec Gremlins 2, énorme parodie du premier dans lequel il reprend tous les défauts de son conte de Noël (« Mais s’il leur reste un morceau de viande entre les dents, et qu’ils le mangent après minuit ? »)
Le film suit Ben, jeune cinéphile dont les rêves lui permettent, avec l’aide de deux amis, de construire un mini vaisseau spatial. Cet engin le conduira tout droit vers son rêve : des aliens. Mais la réalité est largement plus décevante. En effet, les trois garnements rencontrent deux E.T. (Wak et Neek) qui observent les Hommes depuis pas mal de temps par le biais de la télévision et ont donc appris leur langage. Cependant, la discussion entre les deux espèces se révèle impossible, les extra-terrestres ne pouvant répondre que par le truchement d’images et de sons de la TV. Ne pouvant discerner la réalité de la fiction, ils se montrent incapables d’avoir une véritable conversation et les avantages qu’en retireront chacun seront minimes. Sans compter la véritable « nature » des Aliens, réalité très décevante pour Ben, loin de ce que lui ont montré ses films et ses rêves. C’est ici que prend forme le véritable propos de Joe Dante. Ben est en quelque sorte « l’ancêtre », ou la vision jeune de Wak. En effet, il se révèle lui-aussi incapable de mener une discussion sans faire référence à un de ses films préférés (voir le début du film à ce propos). L’Alien représente donc le futur hypothétique de Ben, dans le cas où sa boulimie de films aurait empiré. Dante met donc en garde toute une partie des cinéphiles : le rêve est tellement beau que la retour à la réalité est très difficile, et il deviendra de plus en plus difficile de faire la différence entre la fiction et la réalité.
Venant d’un auteur comme Dante qui a toujours montré amoureusement son acharnement pour le cinéma, cette vision relativement pessimiste de la cinéphilie (et du rêve de façon plus générale) peut paraître déconcertant de prime-abord. Pourtant, à y réfléchir, c’est une des morales les plus intelligentes provenant d’un cinéphile véritable.
On retrouve également dans Explorers ces petites piques vers l’Amérique que l’auteur affectionne tant. Par exemple, le nom du vaisseau sera « Born in the USA » d’après le carton musical de Bruce Springsteen, tel Reagan en faisant son hymne musical lors de la campagne présidentielle. Or, la chanson de Springsteen est tout sauf patriotique. De plus, il lance une grande preuve d’amour envers les enfants, seules personnes capables d’accomplir leurs rêves, aussi fous soient-ils (et quoiqu’en disent les adultes de l’époque, et de maintenant).
Bref, Explorers est un très bon film (si on parviens à la suspension d’incrédulité, le vaisseau spatial se construisant plutôt… rapidement), au propos intelligent, surtout venant d’un auteur dont on ne suspectait pas le recul cinéphilique. Il réitérera ce recul avec Gremlins 2, énorme parodie du premier dans lequel il reprend tous les défauts de son conte de Noël (« Mais s’il leur reste un morceau de viande entre les dents, et qu’ils le mangent après minuit ? »)
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