BEAR FRUITS
Hier est sorti le double-album Battlestar Galactica Season 4, de Bear McCreary. Véritable monument musical, symphonie cohérente, montée en puissance jamais vue pour une série TV, l'oeuvre de McCreary se doit d'être félicitée.
C'était pourtant mal parti avec la Bande son du pilote (Richard Gibbs - 2003), où un thème parvenait à être intéressant mais tellement recyclé au sein d'un album médiocre qu'on frôlait la gerbe.
La première saison voyait la venue de Bear McCreary, 24 ans. Devant se dépêtrer du précédent score, il livre un score bancal mais plutôt intéressant, d'où sortent des symphonies magnifiques (le thème des Adama fera date...) et où d'autres sont un peu trop hors propos (Battlestar Muzaktica). Il se perdait également dans toute la dernière partie où on avait l'impression d'entendre la même symphonie 3 fois de suite... Compte-tenu du fait qu'il a du en chier pour faire la transition avec Gibbs, on peut tout de même le féliciter.
Pour la seconde saison, McCreary est libre. Totalement. Et ça se ressent. Entre reprises des anciens thèmes (Reuniting the Fleet est la copie carbone de A good Lighter) et réutilisation d'instruments (les tambours japonais un peu trop utilisés dans la saison 1 servent ici surtout le morceau Scar) McCreary offre au spectateur attentif une véritable explosion symphonique. Quel amateur n'aura pas tremblé à l'écoute de Martial Law ? Qui n'aura pas frissonné avec Roslin and Adama ? On sent McCreary encore un peu hésitant mais la saison 3 laissait présager du meilleur.
Du bon il y en a eu dans cette saison 3 qui découle naturellement de la saison 2. Essentiellement composé de nouveaux thèmes (le guerrier Kat's sacrifice, le bouleversant - et peut-être meilleur thème de toute la saga - A distance sadness, le mythologique Temple of five) qui aboutissent à l'impensable : une reprise de Bob Dylan avec All Along the Watchtower. Se réappropriant à la manière de Hendrix le morceau du chanteur folk, McCreary donne un élan supplémentaire à la saga et réussit ce qu'il avait tenté de faire avec la première saison : donner une universalité musicale au propos de Ron D. Moore.
Et arrive la bande-son de la saison 4. Car tout à une fin. Et c'est avec une cohérence inouïe que le compositeur achève la saga. Tous les thèmes sont là, sur un double album (dont un dédié uniquement au grand final de la série) et explosent dans une symphonie magistrale. Après quelques nouveaux thèmes sompteux (le Gaeta's Lament me donne encore des frissons), un morceau dont je tairai le nom donne au thème des Adama toute la puissance qui lui revient. De même Roslin and Adama reunited qui mixe plusieurs thèmes pré-existant, parfois en même temps. Le morceau The Signal donne à l'ensemble une proportion épique innatendue et achève de rendre cet album inoubliable.
Et maintenant le thème live "Kara remembers".
"Comme quoi on peut avoir un prénom à la crétinou et être un Fraking de génie ! " John Fitgerald Willis.