Cette série relate les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps (Time Lord) originaire de la planète Gallifrey. Dans la première série, exilé par son peuple, il voyage à bord d'un TARDIS (Time And Relative Dimension(s) In Space, ou Temps A Relativité Dimentionnel Inter Spatial en français), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Particulièrement attaché à la Terre, il est régulièrement accompagné dans ses voyages par des compagnons, pour la plupart humains. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement britannique ressemblant à une cabine téléphonique), le système de camouflage étant resté bloqué. Comme tous les Seigneur du Temps, le Docteur a le pouvoir de se regénérer, ce qui explique sa capacité à changer de corps lorsqu'il est proche de la mort. Dans la seconde série, le Docteur est le dernier survivant de sa race, anéantie par la grande guerre du temps contre les Daleks, les pires ennemis du Docteur. (Wiki)
Je profite du 100ème message pour parler d'une mes séries préférées. Juste derrière BSG, c'est peu dire. Doctor Who c’est un peu le Star Trek d’outre-manche : une série de SF qui débute dans les années soixante, un long passage à la télévision, des spin-offs, une solide base de fan, des produits dérivés et fanfictions comme s’il en pleuvait, un récent redémarrage etc. Moins connu dans le monde que sa petite sœur, Doctor Who a cependant marqué toute une génération d’Anglais au point que même Neil Gaiman se prêtera au jeu de l’écriture pour un épisode de la saison 6.
Une série loufoque
La première fois qu’on s’attaque à Doctor Who, on assiste à une gallerie de monstres plastoc assez incroyable : Daleks, Cybermen, chien robot, aliens verdâtres, et j’en passe. Que les aliens soient nouveaux ou repris dans la longue mythologie de la série, Russel T. Davies réussit à en faire de vrais personnages, réussis autant psychologiquement que physiquement. Pour autant, on pourrait en rire si on était cynique : ils ont parfois une sale gueule (les Slitheen), un comportement légèrement kitsch (Aaaah ce bon vieux K9 –prononcez Kaye-naïe-ne) etc. Mais ils sont toujours attachants (aussi maléfiques soient-ils). Il est cependant regrettable que les meilleurs moments arrivent dès le début de la série. En effet, peut-être par volonté de bien faire, Russel T. Davies propose des épisodes trop fournis qui auraient eu leur place 2 ou 3 saisons après. On pense évidemment aux Daleks, qui semblent revenir inlassablement. Mais on se laisse porter par les aventures du Docteur et de ses compagnons occasionnels, à travers l’espace et le temps. La bonne humeur est omniprésente et les auteurs n’hésitent pas à aller à fond dans leur concept et aussi loin que les SFX le permettent ! On nous ballade de la fin de l’Univers à Pompéi (devinez quand), d’une planète inconnue au domicile d’Agatha Christie. On se promène avec la Reine Victoria (qui devient un loup-garou, au même titre que ses descendants), Van Gogh, Madame de Pompadour et Charles Dickens. On voit des fantômes, des zombies, des entreprises démoniaques, des robots géants, des monstres génétiquement modifiés, etc. Bref, Doctor Who, c’est du bonheur en barre pour tout spectateur aimant une certaine culture populaire et ayant gardé au fond de lui un peu de l’âme qui l’animait enfant. Tout comme Davies a su garder la sienne. Comment proposer sinon des épisodes aussi incongrus au premier abord ? Ya des abeilles géantes ! Mais merde ! Et puis ya de sacrés moments de SF...
Une série sérieuse
On retrouve cependant un certain nombre de thèmes plutôt adultes : perte de l’être cher, deuil, seconde guerre mondiale, politique, démembrement, zombification, enfant maltraité (épisode super flippant d’ailleurs), démons, dictature, fatalité, torture, monstres terrifiants etc. Bref, certains épisodes sont loin d’être joyeux et finissent de temps en temps sur une note horrifique ou triste. Tant et si bien que la série donnera naissance à une expression britannique. Ces thèmes, éclectiques, sont brassés continuellement au sein de saisons de qualité variables mais proposant toujours quelque chose de nouveau et d’intéressant à se mettre sous la dent au niveau des personnages. On pensera surtout au poids de la culpabilité et/ou de la responsabilité qui pèse sur les personnages. Le Docteur se sentira souvent tiraillé entre son désir permanent de sauver des innocents et son rôle de TimeLord. Et Russel T. Davies compte bien explorer toutes les pistes possibles amenées par de telles thématiques.
L’exigence du script
Russel T. Davies évite de tomber dans le piège de Star Trek, à savoir la planète de la semaine. Certes, chaque épisode apporte son lot d’époques du futur ou du passé, de mondes inconnus, etc. Mais ils sont tous, à divers degrés, imbriqués dans un gigantesque puzzle qui ne se résout parfois qu’en fin de saison, ou qui apporte une solution 2 saisons plus tard. Ces arcs scénaristiques sont peut-être la plus grande qualité de la série, chose que retiendra Steven Mofat à partir de la saison 5 lorsqu’il prendra le poste de Showrunner. Si la première saison met en place la thématique du temps avec classicisme mais toujours de façon appliquée et honnête, la saison 2 augmente le niveau et introduit Torchwood, sombre organisation oeuvrant pour la défense de la Terre contre les menaces extra-terrestres. La saison 3, la moins bonne, voit l’arc « Mr Saxon », dont les premières infos ont été innocemment distillées ici et là dès la saison précédente. Et si les épisodes avec Martha Jones sont parmi les moins bons, le grand final défonce sa reum (excusez du peu). Mais tout ceci n’était qu’une mise en bouche avant la saison 4, où les mots « continuité », « arc » et « cascade de Méduse » prennent tout leur sens. Meilleurs personnages (Donna est incroyable), plus drôle, plus émouvante, plus aventureuse, plus tout, la saison 4 semble être le chant du signe d’un Russel T. Davies en pleine possession de ses moyens. Et de faire un plaisir immense aux fans dans un final qui ressemble à une réunion de famille inespérée, et pourtant logique, sur fond de « Chant de liberté ».
Des personnages, des vrais
Quoiqu’on en dise, on retrouve un peu de nous en chacune des compagnes du Docteur. Elles ont toutes envie de voir autre chose, de partir à l’aventure. Donna Noble, encore une fois la meilleure compagne du Docteur, regrettera d’ailleurs amèrement son départ à la fin du Christmas Special 2007. Et c’est avec des étoiles dans les yeux (littéralement) qu’elle le rejoindra pour une saison complète et provoquera une mutation psychologique évidente chez le Docteur. Au départ présentée comme son côté opposé, elle deviendra son parfait complémentaire, celle par qui il peut renaître et qui lui fera voir la vie non plus comme une simple constante dans le temps. D’où la grosse amertume du final de la saison 4 (Journey’s end) où Davies nous lacère le cœur (et on redemande).
On pourrait évidemment pinailler sur plusieurs éléments. Outre quelques épisodes moins intéressants disséminés ici et là, il y a ces Specials, des TVfilms de 2009. Malgré un final de saison 4 qui a vraiment un goût de "Grand Final", la réalisation de ces épisodes longs ne sont qu’une transition de luxe et loupent le coche épique qu’on pouvait en attendre. Mais les scénaristes savent rendre tout cela intéressant (le final de Waters of Mars notamment).
C’est donc en proposant une imagerie et une galerie de monstre passionnantes, en adoptant une écriture ambitieuse et exigeante, en réussissant à retomber sur ses pieds malgré les imprévus de production (le départ de certains acteurs notamment) et sans prendre le spectateur pour un gros nul que Davies a plus que réussi son pari. Il a ressuscité une icône et de la plus belle des manières. Les Anglais ont de quoi être fiers. Nous en France, on l’attend toujours notre Docteur, notre Kirk. C’est pas demain la veille… Quoiqu'il en soit merci Russel. Et sache que Steven Mofat a parfaitement repris le flambeau. Mais ça c'est une autre histoire.
1 tête(s) de smeg !:
<3
Je viens tout juste de terminer la saison 1 et, même si je n'ai pas encore eu droit aux grands arcs scénaristiques dont tu parles, j'ai déjà eu mot lot d'épisodes énormes, tantôt complétement délirants, tantôt bouleversants, parfois flippant, bien souvent tout ça en même temps, et plus encore.
C'est juste génial !
Je découvre tout juste David Tennant dans le rôle du Docteur, ça change, mais je sens que ça va bien coller :D.
Superbe article en tout cas !
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