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Ce qu'ils en pensaient à l'époque (1)

Star Wars (1977)

Ben Bova et les planètes du Grand Tour

Les Ben viennent de Mars et les Bova de Vénus

28 févr. 2011

Posted by Yann On 2/28/2011 07:06:00 PM 1 tête(s) de smeg !

Ce qu'ils en pensaient à l'époque : La guerre des étoiles


Une chose est sûre, il y a des films qui sont rentrés dans l'inconscient collectif. Des longs-métrages que connaissent par cœur aussi bien des américains cinquantenaires que des adolescents asiatiques. Des phénomènes cinématographiques, et révolutionnaires, qui sont devenus des icônes indétrônables, dont on retrouve des références à peu près dans tous les domaines, aussi bien culturels que personnels. Des œuvres qui marquent à un point tel qu'ils sont devenus, en quelques sorte, une partie de nous-même.


Logiquement, après ce petit speech d'entrée, la première référence populaire qui vous saute à l'esprit devrait être Star Wars, la saga de Science-Fiction initiée par George Lucas (ndYann : "c'estpasgeorgeslucasc'estgarykurtznanmaisoh") il y a déjà 34 ans.

Mais avant les séries animées en CGI tout moches, les posters, les jeux vidéos, les jouets (z'avez vu, il y a des sabres lasers dans les Happy Meal en ce moment !) et Starcrash, il y avait quoi ? Presque rien, si ce n'est un grand film d'aventure spatial, promotionné (1) dans tous les pays où il a débarqué en salles. Ne serait-il pas amusant de voir ce que pensait alors la presse française d'une telle production Hollywoodienne ?

Il serait aisé d'imaginer que le film a déplu à ces critiques purs et durs qui vantaient alors à l'époque les mérites des cinéastes de drames sociaux et autres œuvres d'une grande esthétique ?
Ce serait se tromper, comme en témoigne les extraits du n°10 de Première (Octobre 1977) ci-dessous.



Bon, je l'admets, les avis de Henri Béhar et Jean-Pierre Frimbois restent relativement distants d'un point de vue critique, mais tous soulignent le même fait : La Guerre des Etoiles les a "enchanté", tel un enfant qui découvre quelque chose à la fois de beau et mystérieux. Devenu transgénérationnel, Star Wars est devenu un héritage : combien d'enfants découvrent Star Wars par l'intermédiaire de leurs parents ou grands frères ? Moi-même je fais partie de ceux qui l'ont découvert en VHS enregistrées lors de leurs premières grandes diffusions hertziennes. Et j'ai aussi le plaisir d'avoir fait découvrir le film au petit frère d'un ami, devenu complètement fan de l'univers galactique de Lucas. Sans lui montrer les versions remasterisées et la prélogie, que l'on évitera de mentionner aujourd'hui.


Mais continuons notre recherche sur les avis de l'époque. Voici une vidéo ressurgie il y a quelques temps déjà : http://www.dailymotion.com/video/x8n7gx_le-masque-et-la-plume-star-wars_shortfilms . Le sentiment partagé par l'équipe du magasine trouve un écho dans cet extrait de l'émission radiophonique Le Masque et La Plume où, sous les commentaires acerbes et désespérés de François Régis Bastide et Bernard Deutsch, Jean-Louis Bory et Michel Perez essayent de défendre ce qui s'apparente comme un coup de coeur coupable. Un film techniquement impressionnant mais apparemment douteux au niveau de l'histoire. Des arguments bien connus et approuvés par Lucas lui-même et d'autres analystes, tel que l'évocation des mythes chevaleresques et de la référence évidente au fascisme connu dans le Monde entier quelques décennies plus tôt.



On y voit ce qu'on veut, après tout. Bory y voit un produit fait pour la jeune culture US de l'époque, un "space trip" sous acide réjouissant mais au fond plus ou moins discutable. C'est pas faux : 2001, L'Odyssée de l'Espace a été objet de séances-trips avant également. (2)

Mais résumer le film à cela aujourd'hui, c'est absurde. Mais pourtant, loin d'être faux. Il faut garder en esprit qu'il y a eu un avant-Star Wars et un après-Star Wars, et d'entendre ou lire ces remarques prêtent à sourire, tant on est habitués à la certaine niaiserie du monde des Jedi. Avant d'être un monument phénoménal du Cinéma, La Guerre des Etoiles, c'était un grand film. Avec des lacunes plus tard récupérées par la profondeur des opus suivants, (ndY : "Jar Jar Binks, il est profond ?") mais juste des qualités techniques révolutionnaires pour l'époque, un grand "opéra/son et lumières" sur grand écran, avec une galerie de personnages géniaux. Mais imaginez un peu si La Guerre des Étoiles n'avait jamais connu de suite... Pensez-y comme si il s'agissait d'un seul film, certes grandiose, mais unique. Difficile, n'est-ce pas ? Eh bien jusqu'en 1980, c'était le cas.

Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? Remontons deux ans en arrière, à la fin de l'année, avec l'arrivée d'un certain Avatar. N'y recroisons pas les mêmes éléments de certains débats ? La critique de l'histoire héroïque trop bâteau - et je ne parle pas de Titanic - pour qu'on se prenne au jeu, la dénonciation d'un avenir politiquement et économiquement dangereux, et la perfection de l'aspect technique du métrage de James Cameron ? Oui, c'est exactement cela, sauf que l'on ne trouve pas un duo de robots comiques (qui semblent étrangement être l'élément le plus apprécié de La Guerre des Etoiles dans les avis de l'époque). (3)




Ainsi, on verra bien comment évoluera le chef d'œuvre de James Cameron dans l'inconscient collectif. Peut-être plus risqué, puisque je doute fort que la 3D, avec lequel le film est définitivement indissociable, parviendra à suivre la carrière du film au fil des décennies... Mais il y a fort à parier qu'avec les suites attendues du métrage, l'expérience de La Guerre des Etoiles se répète. Et on rira bien, de façon nostalgique, des premiers avis de la presse de notre époque.

Rendez-vous très prochainement où je tenterai d'évoquer cette fois-ci, deux cinéastes marquants du cinéma de genre, l'un étant tombé dans l'oubli et l'injuste dénigrement, l'autre dans l'acclamation de plus en plus forte : John Carpenter et David Cronenberg.

Le petit truc en plus (par Yann)
Si je ne suis pas tout à fait d'accord avec certains propos ci-dessus (notamment la partie sur les space trips), il faut avouer que Romain a mis le doigt sur un élément intéressant. Star Wars et Avatar auront subis le même mélange amour/haine de la part des critiques et du public : un accueil délirant puis un bashing incompréhensible. Sans oublier le fameux lien avec l'Histoire. Quand on sait que l'histoire datait de 15 ans à l'époque de la sortie du film, on rigole doucement Dans 20 ans, Avatar sera très certainement au même niveau que la saga intergalactique de Georges Lucas Gary Kurtz. Prenons-nous dès maintenant à rêver de la prochaine génération de cinéastes, âgés de 5 ans actuellement, et qui se sont pris une telle grosse baffe devant les aventures de Jake Sully qu'ils ont encore les joues toute rouge.
Pour en revenir à La guerre des étoiles, j'ai également le souvenir d'un critique (vu dans L'écran Fantastique, mais impossible de remettre la main dessus) qui avait écrit quelque chose du genre "J'imagine mal les fans de la saga [nous sommes à la sortie de l'épisode V] faire des réunions spéciales dans 20 ans". S'il avait su....
Enfin, citons pour les plus curieux l'article de Rafik Djoumi sur le monomythe. Ca ne servirait à rien d'écrire sur le sujet, il le fait déjà très bien.

(1) http://en.wikipedia.org/wiki/Star_Wars_Episode_IV:_A_New_Hope#Releases
A noter que Lucas perdra complètement les pédales par la suite, gargarisé par les ventes de produit dérivé. Naquit ainsi la prélogie.

(2) L'expérience du film de Kubrick associé au LSD a été effectuée plusieurs fois durant les années 70, surtout grâce à la mise en scène de sa partie finale, considérée comme l'expérience visuelle la plus proche d'un véritable trip. http://www.jahsonic.com/DrugsMovies.html Même récemment, vous avez dû entendre parler d'un type qui, lors d'une ressortie sur grand écran, à interrompu la séance à cause d'un très violent bad trip. http://blogs.villagevoice.com/runninscared/2010/09/2001_a_space_od.php

(3) Voir les références à Laurel et Hardy dans les textes scannés et la vidéo du Masque et de la Plume, où certains journalistes semblent ne parler que des robots, quitte à en faire les personnages principaux à la place de Luke Skywalker. On pourrait préciser que la France a toujours été sensible à l'humour des personnages de film, de Laurel et Hardy à Jerry Lewis, injustement boudé dans son pays d'origine.

22 févr. 2011

Posted by Fabien On 2/22/2011 03:49:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Ben Bova et les planètes du Grand Tour

Né en 1932 à Philadelphie, Ben Bova commence sa carrière en tant que journaliste pour le New York Times puis le Wall Street Journal avant de rejoindre le programme Wanguard de la NASA, premier programme de satellites artificiels aux USA, où il travaille dans le domaine des lasers. Suite à la mort de John W. Campbell (auteur, entre autres, de Who Goes There? nouvelle ayant inspiré le film La Chose d'un autre monde) il devient éditeur du magasine Analog puis, au début des années 80, d'Omni. Il remporte le Prix Hugo de Professional Editor de 1973 à 1977 puis en 1979. Son travail à la NASA lui permet d'apporter un véritable bagage scientifique à ses écrits et il prédit la course à la lune des années 60, la réalité virtuelle, le clonage humain, les livres électroniques... Il a d'ailleurs travaillé comme consultant technique auprès de réalisateurs comme George Lucas ou Gene Roddenberry.

Ben Bova en 1974

Il est l'auteur de 33 essais, 64 romans et 12 anthologies et plusieurs de ses bouquins sont des best-sellers aux États-Unis. Il est surtout connu pour sa série du Grand Tour relatant l'exploration de diverses planètes, lunes ou astéroïdes par la NASA ou des organismes privés. La série démarre en 1992 avec Mars et comporte aujourd'hui 15 tomes (9 dans la série Les planètes du Grand Tour, 5 dans The Asteroïde Wars et un bouquin intitulé Tales of the Grand Tour).

Étrangement, seuls quelques uns des romans de Ben Bova ont été traduits chez nous, dont trois de la série Grand Tour: Mars, Retour sur Mars et Vénus. Deux tomes consacrés à la colonisation de la Lune, publiés entre Mars et Retour sur Mars, ont été purement et simplement zappés, bien que Vénus y fasse référence lors de quelques passages...

Gros pavés SF, Mars et Retour sur Mars (environ 700 pages chacun en poche) se dévorent toutefois à vitesse grand V, Ben Bova ayant un véritable don pour rendre ses romans ultra accrocheurs. Situé aux alentours de 2020, Mars relate la première mission spatiale à destination de la planète rouge. Si Ben Bova parvient à rendre la planète absolument fascinante et son exploration très réaliste, il centre avant tout le récit sur les personnages et les répercutions politiques de l'exploration. En scaphandre au milieu d'un désert rougeâtre, à la merci d'une tempête de sable dévastatrice ou d'un problème électrique, les personnages doivent également gérer la récupération politique de l'événement sur Terre et une simple phrase malencontreusement prononcée par Jamie, le personnage principal, lors de la retransmission en direct de l'atterrissage lui vaudra toutes les emmerdes du monde pendant quasiment toute la durée de la mission.

Tous de nationalités différentes, les personnages sont assez hauts en couleur et génèrent également divers conflits liés à des problèmes d'égo et/ou d'intérêt, la situation étant particulièrement difficile pour Jamie puisqu'il s'est retrouvé sélectionné pour la mission au dernier moment, suite à un soucis de santé du géologue initialement désigné.

Ben Bova parvient ainsi a rendre son récit haletant d'un bout à l'autre, un problème en remplaçant un autre à longueur de chapitre, qu'il vienne du matériel, de la planète en elle même ou des personnages, et le côté scientifique, assez poussé sans jamais tomber dans la description technique, rend l'ensemble également assez passionnant.

Dans Retour sur Mars, on prend les mêmes et on recommence ! Cette fois Jamie se retrouve à la tête de la mission et doit gérer tout l'aspect relationnel ainsi que les divers conflits au sein de l'équipage. La mission étant, cette fois ci, financée par des capitaux privés, l'aspect commercial remplace les enjeux politiques du premier tome, obligeant les personnages à réaliser des visites de Mars en réalité virtuelle ou à récupérer des véhicules de la mission précédente afin de les mettre aux enchères, tout cela au détriment de la recherche scientifique...

Mars et Retour sur Mars pourront sans doute plaire aux lecteurs n'étant généralement pas amateurs de SF, l'ensemble ressemblant surtout à du roman d'aventure bigger than life.

Un troisième volet, Mars'Life est sorti aux USA en 2008 mais, comme le reste de la saga, n'a pas (encore ?) été traduit chez nous.

Vénus, quant à lui, est assez différent. Plus court que les romans précédents ("seulement" 470 pages), il se situe dans un futur un peu plus avancé, aux alentours de 2050 et Ben Bova se permet de prendre un peu plus de liberté avec l'aspect "réaliste" de son histoire. Dans le monde de Vénus, l'humanité à quasiment triomphé de la mort et de la vieillesse et la plupart des maladies fatales sont facilement soignables. Le milliardaire Vam Humphries décide d'offrir une fortune à quiconque sera assez fou pour aller récupérer les restes de son fils, mort lors d'une mission sur Vénus ayant mal tournée. A la surprise générale, c'est son second fils, assez frêle et plutôt tourné vers les arts, qui décide de relever le défi... Mais il n'est pas seul dans la compétition !

Alors que Mars et sa suite relevaient du récit d'aventure, les astronautes découvrant les territoires encore inexplorés de la planète rouge, Vénus, lui, tient plus du "20.000 lieues sous les mers" dans l'espace. En effet, l'atmosphère de Vénus empêche quiconque de sortir du vaisseau et l'équipage se retrouve agglutiné dans un sous-marin s'enfonçant petit à petit dans l'atmosphère ultra dense et ultra chaude de Vénus. Bonjours le stress !

Comme toujours, le récit est surtout centré sur les hommes et les femmes participants à l'expédition, mais exit les considérations politiques ou commerciales, on se retrouve ici en plein milieu de conflits personnels, de vengeance et autres mutineries... L'aspect scientifique du bouquin s'efface plus ou moins selon les événements et certains personnages sont franchement têtes à claque par moments, tout cela rendant le livre parfois un peu moins prenant que les romans précédents, mais l'écriture de Ben Bova est toujours aussi fluide et on voit à peine passer les 470 pages que durent Vénus !


Bref, j'invite donc tous les amateurs de SF, et les autres, à découvrir Ben Bova, vous ne devriez pas être déçus du voyage !

18 févr. 2011

Posted by Yann On 2/18/2011 12:49:00 PM 0 tête(s) de smeg !

Black Swan vs Paperhouse


A l'heure où Darren Aronofsky est de plus en plus sacralisé par les critiques et le public grâce aux sorties de The Wrestler et de ce Black Swan, il est bon de rappeler l'existence d'un film de 1988 réalisé par Bernard "Candyman" Rose au début de sa carrière. S'il n'est pas utile de rappeler le synopsis du dernier film du réalisateur de The Fountain, il convient de présenter ce Paperhouse peu connu :

Agée de onze ans, la petite Anna verra le jour de son anniversaire tourner à l’hécatombe suite à une punition qu’elle se verra infliger par sa maîtresse. Ne supportant pas son sort, elle fait semblant de s’évanouir et plonge dans ses rêves ou elle se retrouve face à une curieuse maisonnette, qu’elle venait de dessiner sur son cahier. Chaque modification sur le dessin a des répercutions sur les rêves de Anna, des rêves très réels par ailleurs, peut-être trop…(1)

Pourquoi rapprocher ces deux films si différents ? Malgré deux histoires uniques, ces deux films traitent d'une thématique similaire. A la lisière du fantastique, ce sont deux contes ayant pour sujet sous-jacent la relation entre réalité et imaginaire, entre psychologie et imagination, le tout avec une symbolique forte. Mais l'approche qu'ont les réalisateurs est opposée.

Le premier, Darren Aronofsky pour Black Swan, opte pour une histoire sombre montrant la folie progressive de son personnage (Natalie Portman) face à l'invasion de sa part sombre, symbolisée par le personnage interprété par Mila Kunis. Une histoire traversée par de nombreuses allégories, qui sont ses principales qualités mais également ses plus fortes limites. En effet, à l'instar de The Wrestler, le réalisateur de Pi et de Requiem for a Dream, tombe dans plusieurs travers, dont le plus gros est de tout rabâcher à son spectateur au lieu de continuer simplement et humblement son histoire. Du coup, on a l'impression pendant une bonne majorité du métrage que les personnages ne sont là que pour faire évoluer ces images symboliques (le cuni par Mila Kunis -il fallait que je la place- fausse scène branchouille et hot) là où on aurait attendu plus de subtilité (la scène en boîte jouant sur le contraste techno/classique par exemple). Erreur impardonnable, il choisit son camp entre fantastique et psychologique alors qu'il jouait sur les deux tableaux de façon cohérente pendant les 3/4 du film... Aronofsky délaisse un peu son histoire pour sa symbolique, soit l'inverse totale d'un Bernard Rose pour Paperhouse.


Déjà, il faut noter que Paperhouse est beau. Très beau même. Traversé par des scènes magnifiques de rêve (et de cauchemar), le film est un sacré morceau visuel et mérite d'être vu rien que pour ces passages. Mais Rose et son scénariste Matthew "Young Indiana Jones" Jacobs, qui ont compris le matériau auquel ils s'attaquaient, offre un film sur la confrontation entre rêve et réalité, pouvant rapprocher deux êtres mais également les éloigner, l'un et l'autre s'imbriquant parfaitement jusqu'à influer l'un sur l'autre. Jusqu'à un final triste, Bernard Rose tient bon et ne tombe jamais dans la symbolique facile, soit l'inverse de Black Swan.

Paperhouse est disponible pour un prix très attractif ici (attention pas de sous-titres ou de VF).

(1) : source

2 févr. 2011

Posted by Yann On 2/02/2011 12:46:00 PM 0 tête(s) de smeg !

The invention of lying


Fort d'un sujet high-concept, The invention of lying promettait beaucoup, notamment par la présence de Ricky Gervais en tant que co-scénariste et co-réalisateur. Ricky Gervais ou le politiquement incorrect personnifié, créateur de The office et surtout de Extras. Ricky Gervais dont la performance aux derniers Golden Globes awards a fait beaucoup de bruit. Ricky Gervais qui pouvait transformer un sujet en or en film en or. Sauf qu'en l'occurrence, le résultat final est décevant.
Mark Bellison est scénariste dans un monde où dire un mensonge est inconcevable, où personne n'y a jamais pensé. Viré, fauché, seul, il a l'idée lumineuse de dire un mensonge afin d'éponger une dette, ce qui va le rendre célèbre mais lui attirer pas mal d'ennuis.

Les trente premières minutes nous présentent donc ce monde alternatif où le mensonge n'a pas lieu d'être. Si le film est certes amusant au départ, le concept devient assez ennuyant au bout de quelques minutes, Ricky Gervais forçant inutilement le trait pour illustrer son concept. Passé cette première partie, le métrage entre dans une phase déjà plus intéressante : dans un monde sans mensonge, on se ferait sacrément chier. Mais la dernière demi-heure rejoint le genre de la comédie romantique remplie de clichés, déclarations d'amour et mariage avec un goujat compris. Le film de Gervais déçoit donc, et ce malgré les caméos (et quels caméos ! Merchant & Williamson, Michael Caine, Edward Norton, etc.) et le message qui transparait en filigrane : la religion est une œuvre de pure fiction dictée par un scénariste, fiction nécessaire pour toucher les gens.

Œuvre donc décevante virant à la comédie romantique dans son final, jamais piquante, peu politiquement incorrecte, et surtout pas très drôle. Ricky, tu peux mieux faire (et pas aux USA !).


4/10